Traitement curatif:
FOSFOMYCINE 3g (Monuril®...) 1 sachet en dose unique. Dissoudre le contenu du sachet de granulés dans un demi-verre d'eau à prendre à distance des repas (à jeun ou 2 à 3 heures avant les repas).
Traitement symptomatique:
- Si douleurs, PARACETAMOL 500 mg (dafalgan®, doliprane®, efferaglan®...): 1 à 2 comprimés par prise, à espacer d’au moins 4h. (Max 4g/j)
- Si crampes abdomiales, PHLOROGLUCINOL 80 mg orodispersible: (spasfon®, spasmocalm®...): 2 comprimés, à prendre au moment de la crise, à renouveler en cas de spasmes importants (max 6/j). Laisser fondre sous la langue, sans eau ou après dissolution dans de l'eau.
Traitement préventif:
Buvez beaucoup d'eau · Ne vous traitez jamais toute seule · Urinez régulièrement, évitez de vous retenir · Urinez après chaque rapport sexuel · Essuyez-vous toujours d'avant en arrière · Évitez les vêtements trop serrés et les sous-vêtements en synthétique · Évitez la constipation.
Reconsultez si:
- Persistance des signes plus de 3 jours
- Réapparition des signes dans les 2 semaines
- Fièvre > 38,0°
Une guérison spontanée est observée après 6 à 8 semaines chez une personne sur trois. La fragilité de la peau, le grattage, ou un défaut de propreté contribuent à une extension locale des lésions, avec parfois une surinfection bactérienne. Chez les patients atteints de diabète ou d'immunodépression, le risque de complications notamment infectieuses, est accru.
En cas d'intertrigo des orteils, des mesures simples limitent le développement des micro-organismes et la contamination : sécher minutieusement les pieds et les espaces entre les orteils après la toilette ; changer tous les jours de chaussettes, bas, collants ; éviter le port de chaussures sans chaussettes ; changer le tapis de la salle de bain. D'autres mesures visent à prévenir la surinfection : laver les pieds, les mains et les ongles chaque jour à l'eau et au savon, et éviter la manipulation des lésions, notamment leur grattage.
La symptomatologie est très aspécifique.
Anamnèse++
- source de CO potentielle ou identifiée (interrogatoire du patient, des proches, appel au 15 pour précisions sur la régulation de l'appel initial le cas échéant).
- concentration de CO du détecteur portable des sapeurs-pompiers ou du SMUR le cas échéant
- exposition à la même atmosphère qu'un patient ayant une intoxication confirmée
- présence de signes cliniques similaires chez plusieurs personnes partageant une même exposition
- décès d'un animal dans la même atmosphère
- tabagisme actif
- grossesse en cours
- facteurs de risque de co-intoxication (cyanure++)
- lésions traumatiques associées
Clinique
- 60% des intoxiqués sont symptomatiques
- signes généraux : céphalées+++, nausées, vertiges, asthénie
- signes neurologiques : perte de connaissance transitoire, troubles de la vigilance, ataxie, syndrome pyramidal bilatéral, syndrome extra-pyramidal, crises convulsives
- signes respiratoires plus rares : dyspnée
- signes cardiovasculaires : tachycardie, douleur thoracique angineuse, modifications ECG isolées
- toxicité séquellaire : syndrome parkinsonien ou choréique, psychose, apraxie, neuropathies
- l'aspect classique du tégument "rouge cochenille" n'est présent qu'en cas d'intoxication létale et post-mortem.
Paraclinique
L'oxymètre de pouls ne différencie pas l'oxyhémoglobine de la carboxyhémoglobine et ne doit donc pas être pris en compte.
Gazométrie veineuse pour dosage de l'HbCO
Elle permet de confirmer le diagnostic. Il n'y a pas de différence significative entre le dosage artériel et veineux de l'HbCO. Prélever en artériel si instabilité hémodynamique ou suspicion de co-intoxication au cyanure (lactatémie artérielle).
La demi-vie de l'HbCO est de 4 à 6h en air ambiant, 60 à 90 minutes sous FiO2 à 100% (30 minutes en caisson hyperbare). Elle réduit donc rapidement sous oxygènothérapie à haute concentration.
Seuils de positivité par convention : >5% chez le non-fumeur, >10% chez le fumeur.
Il n'y a pas de corrélation entre l'intensité des symptômes et le taux d'HbCO sanguine.
Il n'y a pas d'intérêt à la répétition du dosage de l'HbCO sanguine.
Bilan biologique
En fonction du contexte (antécédents, traitements, signes cliniques...).
- NFS
- ionogramme sanguin (hypokaliémie) avec bicarbonatémie (acidose métabolique), - créatininémie, CPK (rhabdomyolyse)
- troponinémie (élévation isolée, infarctus)
ECG
Tachycardie, troubles du rythme, troubles de repolarisation voire authentique infarctus
Il n'y a pas d'intérêt à la réalisation d'une imagerie thoracique.
Prise en charge immédiate
Patient stable : oxygénothérapie normobare
Oxygénothérapie à 15L/min au masque à haute concentration systématique et immédiate (dès la phase pré-hospitalière et surtout sans attendre la confirmation du dosage de l'HbCO), jusqu'à disparition de tous les signes cliniques (durée recommandée de 12h). Pas de contrôle gazométrique nécessaire.
*Patient instable ou à risque de complication (à court ou long terme) : oxygénothérapie hyperbare
*
Théoriquement, indication à l'oxygénothérapie hyperbare devant intoxication à haut risque (altération de la conscience (coma) ou signes neurologiques focaux/syndrome cérébelleux/convulsion, hypotension/choc, ischémie myocardique/trouble du rythme, acidose sévère, grossesse) dans les 6 heures.
Devant l'absence de caisson hyperbare en Guyane, deux alternatives :
**- patient cliniquement stable mais à risque (indication théorique à l'oxygénothérapie hyperbare, HbCO>25%) : oxygénation nasale à haut débit (36°C, 40L/min) avec contrôle gazométrique à 60 minutes
- patient instable (sur le plan neurologique ou hémodynamique ou respiratoire) : intubation orotrachéale (FiO2 100%) avec contrôle gazométrique à 60 minutes**
Cas particulier : la femme enceinte
Il n'y a pas de corrélation entre le taux de HbCO maternel et la toxicité fœtale. Il semblerait que la symptomatologie de la mère soit plutôt corrélée au pronostic foetal, avec la survenue d'une perte de conscience (et a fortiori d'un coma) étant de très mauvais pronostic, contrairement à la présence de sympatômes plus modérés.
Prise en charge identique avec oxygénothérapie normobare à 15L/min au masque à haute concentration pendant 12 heures. ou oxygénation nasale à haut débit (36°C, 40L/min) ?
Au CHC : après 12h, orienter aux UGO pour examen foetal et discussion d'une hospitalisation de quelques jours
En CDPS : après 12h, examen foetal par sage-femme et discussion d'une observation ou d'un transfert au CHC
Co-intoxication suspectée au cyanure
- décontamination et retrait précautionneux des vêtements
- Hydroxycolabamine 5mg IV (70mg/kg chez l'enfant) sur 30 minutes, sur voie veineuse dédiée, à répéter une seule fois. Si ACR, 10mg IV en débit libre (140mg/kg et max 10mg chez l'enfant).
- si acidose métabolique sévère associée : bicarbonate de sodium 8.4% bolus de 1 à 2mEq/kg IV sur 1 à 2 minute puis 100 à 150mEq (3 ampoules de bicarbonate de sodium 8.4% dans 1L de G5% : 150 à 200mL/h)
Poursuite de la prise en charge
Malgré l'absence de disponibilité de l'oxygénothérapie hyperbare en urgence, il est recommandé dans les 24h pour réduire le risque de séquelles neurocognitives.
- contact avec le médecin hyperbariste :
Consultation en neurologie à un mois pour suivi (syndrome post-intervallaire : séquelles retardées mentionnées ci-dessus, apparaissant entre une semaine et un mois après l'intoxication, régressant habituellement spontanément en un an).
Chez l'enfant : consultation en pédiatrie systématique à x jours.
Manifestations neurologiques : prodromes possibles (acouphènes, hyperacousie, dysesthésies péribuccales, goût métallique, malaise, logorrhée), crises convulsives
Manifestations cardiaques : trouble du rythme, hypotension, ACR
Réaction allergique
- prélèvement 1 tube sec + 1 tube hépariné : dosage AL + TG
- injection d'Intralipide 20% IV : bolus de 1.5mL/kg (soit 100mL) sur 1 minute
- si échec : perfusion continue de 400mL sur 15min
- si persistance d'ACR : répéter le bolus de 100mL jusqu'à 2 fois à 5 minutes d'intervalle
- dosage AL et TG à l'arrêt de la perfusion et 1h après
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